Pain aux bananes et crème sure à la Martha Stewart

J’ai longtemps associé Martha Stewart au syndrome de la Superwoman, vraiment PAS une ambition chez moi. Je déteste les tâches ménagères et ne pourrais survivre sans ma femme de ménage. Je cuisine pour ensuite laisser mon pauvre mari faire la vaisselle (il déteste). Il se pourrait même que j’empile les vêtements sales dans un coin de la chambre, telle une ado attardée. En d’autres mots, je serais plutôt une anti-Martha.

Je me souviens, voilà quelques années, d’avoir regardé une émission où Martha expliquait comment confectionner un gâteau de mariage 3 étages avec des petites fleurs de pâte d’amandes. J’ai freaké. Non seulement je n’avais aucun désir de tenter l’expérience, je trouvais l’émission déconnectée de ma réalité de femme (toutes mes excuses à celles qui trippent sur les gâteaux de mariage à étage, cela dit, je respecte leur talent du fond du cœur). En résumé, c’était la première et la dernière émission.

Les années ont filé et je suis devenue une rédactrice culinaire à temps plein, toujours à la recherche de recettes inédites. Un bon jour, alors que je préparais une soirée entre amis, je surfais ma base de données FileMaker où sont regroupées plus de 8000 recettes. Bonheur, je tombe sur une recette de noix épicées au gingembre style cocktail. Une recette de Martha Stewart. J’ai bien dû hésiter, voire m’exclamer «jamais de la vie», tant j’avais un a priori. Mais je suis fana de pacanes et de gingembre, alors j’ai surmonté mon incrédulité et cuisiné les.meilleures.noix.de.toute.ma.vie. J’étais sur le chemin de la réhabilitation pro-Martha.

Quand j’ai joint l’univers Twitter l’an dernier, quelques semaines à peine se sont écoulées avant que je reçoive un avis que Martha Stewart me suivait. J’en suis tombée de ma chaise. J’étais abasourdie, excitée et, à dire vrai, un peu stressée. Je ne suis pas Écho-Vedettes de nature, alors là, pas du tout. Dans mon travail plus publicitaire, je côtoie des artistes québécois. J’ai même croisé mon idole de toujours, l’homme de théâtre Robert Lepage, un samedi soir passé minuit dans le carré Saint-Louis, et je ne me suis jamais arrêtée pour lui dire bonsoir. Les joues en feu d’excitation, savoir là là que Martha Stewart me suivait sur Twitter voulait bien dire… quelque chose… J’ai même reçu des gazouillis de félicitations d’autres Twitteux qui, de toute évidence, pensaient comme moi.

Je n’ai toujours jamais cuisiné l’une des recettes plus compliquées de Martha Stewart. Un petit pas à la fois, disons. Mais en voici deux, parmi mes préférées: les noix épicées toujours très populaires chez nous et un gâteau aux bananes et à la crème sure. Un certain jeune homme de 4 ans a aidé sa maman à le cuisiner hier soir, perché sur sa chaise devant le comptoir de cuisine. Dégât assuré, plaisir aussi. Désolée, Martha (je peux vous appeler Martha, dites?), impossible de m’empêcher: And that’s a good thing.

Parole de mère: Vous savez quand les experts vous disent que les enfants qui choisissent et/ou cuisinent le menu sont plus susceptibles de manger la bouffe? Eh bien non. Le gamin a cuisiné mais refusé de goûter son œuvre. Aucun doute, je ne suis peut-être pas une Superwoman mais lui, quand il ne s’agit pas de gâteau au chocolat, demeure Super difficile.

Mode d'emploi

  • 1. Préchauffer le four à 180 °C (350 °F) et graisser un moule à pain standard.
  • 2. À l’aide d’une mixette ou d’un mélangeur muni d’un fouet plat, crémer le beurre et le sucre, puis incorporer les œufs.
  • 3. Dans un bol, combiner la farine, le bicarbonate et le sel. Ajouter au mélange de beurre en combinant, pas plus. Ajouter les bananes, la crème sure et la vanille. Encore une fois, on mélange pour bien incorporer sans plus. Incorporer les noix et verser le tout dans le moule.
  • 4. Cuire au four pendant 1 heure 10 minutes ou jusqu’à ce qu’un cure-dent inséré au centre en ressorte propre (dans mon four, c’était prêt après 1 heure, alors attention). Laisser reposer dans le moule 10 minutes, puis transférer sur une grille pour faire refroidir.

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