Marché Jean-Talon

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Marché Jean-Talon: Recettes & portraits
Éditions Cardinal
Publié : Automne 2011
39,95

Nouvellement sorti, vous pouvez le trouver partout.

Pourquoi avoir choisi de vous parler de ce livre? Valoriser le terroir du Québec est une cause qui me tient à cœur, comme en fait foi la page Facebook Mon Terroir que je dédie aux produits locaux. Le Marché Jean-Talon demeure l’un de mes endroits préférés à Montréal. Même si je vis aujourd’hui à Laval, et que j’achète beaucoup de produits maraîchers directement à la ferme, je visite régulièrement le marché été comme hiver, juste pour le plaisir. En passant, je préfère lire un ouvrage dans sa langue d’origine, je l’ai acheté en anglais. Une version française existe.

Marché Jean-Talon est un bel objet. Voilà d’ailleurs un bien joli cadeau de Noël, pouvant même s’offrir à quelqu’un qui ne cuisine pas plus qu’il ne faut.

L’auteure, une journaliste montréalaise qui fréquente le marché depuis toujours, consacre une grande partie de l’ouvrage aux marchands et étals du marché. Nous avons droit à un portrait des acteurs principaux qui animent le MJT d’aujourd’hui : les producteurs maraîchers présents surtout en été, mais aussi les fruitiers, bouchers, poissonniers, marchands de glace et cie qui occupent les boutiques environnantes 12 mois par année.

Petite confession : je connaissais plusieurs de ces marchands puisque je les ai interviewés voilà 5 ans dans le cadre du livre de l’émission Des kiwis et des hommes auquel j’ai collaboré comme «auteure fantôme». De Liette Lauzon et ses tomates, à Jacques Rémillard et ses fines herbes, en passant par les frères Birri et leurs légumes ou Robert Lachapelle et ses glaces, je me suis frottée à leur enthousiasme et en suis sortie sous le charme. Quant à Anne Fortin, proprio de la Librairie gourmande, j’ose considérer cette grande dame comme une amie.

Tout ça pour dire qu’on plonge dans Marché Jean-Talon (dont je préfère le titre anglais Market Chronicles plus représentatif) pour beaucoup plus que les recettes

Parlons-en des recettes, justement. Elles suivent les saisons et certains produits iconiques du marché, mais surtout, elles reflètent les goûts de l’auteure. Au fil des pages, vous trouverez une trempette chipotle pour les beignets de maïs, une omelette à la marocaine et des rouleaux printaniers vietnamiens, le tout au côté de recettes auxquelles on s’attendrait plus : guédilles de homard, sauté de têtes de violon ou tartelette aux asperges et chèvre. En fait, les recettes ici étonnent et font écho au multiculturalisme du marché beaucoup plus qu’à une quelconque québécitude. Ce qui n’est nullement un défaut, en passant.

Ce livre, c’est aussi, beaucoup, un ouvrage journalistique. Semenak a choisi de nous présenter les marchands qui habitent le MJT aujourd’hui mais qui, au fil des générations, cèderont leur place, donnant littéralement un autre visage au marché. Dans quelques années, qui sait si Nino vous accueillera toujours avec le sourire, lui qui me parlait déjà de sa retraite en Italie voilà 5 ans !

Enfin, notez que le livre est imprimé sur un très beau papier mat qui met les photos en relief, mais ne peut résister à un comptoir de cuisine dans le feu de l’action. Donc si vous êtes du genre à cuisiner le livre sous le nez, cet ouvrage n’est pas pour vous.

Ce que j’ai aimé le plus: Le look du livre très beau, les petites illustrations fantasques, la plume de l’auteur et les recettes différenciées.

Ce que j’ai aimé le moins: Le lien ténu entre certains marchands et les recettes, le papier inapproprié pour un comptoir de cuisine, les photos des marchands moins convaincantes que le reste.

On l’achète? Oui, voici un beau livre pour votre table à café, un joli cadeau à offrir et un beau document historique sur un fleuron de Montréal.

 

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Les albondigas au porc et à l’orange ont remporté un franc succès auprès de ma famille de difficiles.

 

J’ai cuisiné 3 recettes du livre pour cette critique. Entre vous et moi, si je ne cuisinais pas pour ma famille aussi, j’aurais sûrement choisi d’autres recettes du livre, plus étonnantes mais plus susceptibles de décontenancer mes deux cobayes difficiles, fiston et son papa. Résultat ? Deux recettes ont fait l’unanimité et une a connu un succès mitigé. Les boulettes portugaises ont été dévorées à belles dents et fiston a redemandé de la soupe. Les fusillis au chou-fleur, par contre, n’ont pas convaincu. Sans être un échec, il y manquait un je ne sais quoi. Parce que tous les goûts sont dans la nature, je vous présenterai tout de même la recette dans un prochain billet, vous pourrez vous faire votre propre opinion.

Pour cuisiner vous aussi à partir du livre, faites votre choix et cliquez :

Albondigas au porc et à l’orange (page 214)

Soupe thaï à la citrouille (page 162)

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