Livres: Manger vos émotions

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C’est le Réveillon du Jour de l’An, minuit vient de sonner et toute la compagnie se fait la bise à qui veux-tu, le tout agrémenté de souhaits pour la Nouvelle Année. De la santé! De l’argent! Un nouveau boulot! Tout ce que tu veux veux veux! Les souhaits qui me sont faits s’accompagnent tous d’un gros «vœu» justement: Plein de beaux livres en 2014…

Eh bien, merci la compagnie, mais nenni. Voyez-vous, je m’étais jurée de ne bosser sur aucun livre cette année. Pour faire une histoire courte, j’avais besoin de renflouer les coffres un brin, parce que si l’édition est affaire de passion, c’est tout sauf les gros sous. Or depuis 2-3 ans, je me suis adonnée sans réserve à ma passion justement, enfilant livre après livre, parfois comme auteure, parfois comme collaboratrice-rédac fantôme-réviseure. Un joli palmarès qui fait honneur mais vous saigne un compte en banque (je ne vais pas vous en dresser la liste, suffit de cliquer sur l’onglet Livres ci-haut).

Ma résolution a tenu… une semaine, comme toute bonne réso, quoi. Autour du 7 janvier, la boîte courriel clignote. Expéditeur : les Éditions Transcontinental, mon éditeur par ailleurs, sauf que le message ne concerne aucun de mes livres. Plutôt, on me demande si je suis dispo pour faire la révision linguistique-rédactionnelle d’un manuscrit qui doit partir à l’impression d’ici dix jours. Ouf.

Vœu pieu 2014 oblige, un beau gros non brûle mes lèvres. Sauf que, voilà, le livre en question s’avère être le dernier opus de la nutritionniste Guylaine Guevremont, que je connais perso et dont, heureux hasard, la chronique précède la mienne dans le magazine Véro. Guylaine et moi avions même jasé de son livre au grand lancement de Véro, en septembre dernier. Voilà que la vie me fait un joyeux croc-en-jambe, de me proposer ainsi de venir à la rescousse in extremis. Les résolutions étant condamnées d’avance, hein on le sait bien, j’ai dit oui.

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Allo les messages contradictoires qui nous entourent !

1. Le gras est mauvais. 2. Non, le sucre est pire. 3. Buvez du lait, écrémé de préférence. 4. Le lait c’est pour les veaux, et les produits sans gras ne comblent pas l’appétit. 5.Entraînez-vous pour perdre du poids, mais l’entraînement vous fera manger plus. 6. Éliminez le sel. 7. Mangez plus de poisson. 8. Attention au mercure dans le poisson.
9. Consommez plus de fibres, quoique les féculents font engraisser, tiens. 10. Mangez plus d’agrumes, même si l’acide abîme vos dents, avertissent les dentistes. Bon, les v’là qui s’en mêlent! Aille, avouez qu’on se damne à raison…

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Le reste, comme on dit, c’est de la poutine. Plutôt, je voulais vous parler du livre en tant que tel et du message qu’y livre Guylaine, soit: les régimes ne donnent rien, pour maintenir un poids santé, suffit de manger à sa faim, le corps étant par nature programmé pour s’autoréguler. Le hic, par contre, tient aux émotions qui nous contrôlent parfois perversement. On mange parce qu’on est triste, stressé, dépassé, fâché, etc., souvent le soir en rentrant du boulot, alors que tout déraille dans une mini-explosion de frustrations et de fatigue qui nous mène tout droit au garde-manger, comme si on était télécommandé. Pour ma part (je suis la championne du manger-vos-émotions), comme pour Marie-Claude Lortie qui signe la préface, j’ai souvent tendance à confondre faim et fatigue. C’est fou, mais c’est comme ça: les deux signaux se ressemblent vicieusement. Et chaque soir, c’est rebelote… On ne s’étonnera pas que j’ai une carte fidélité Addition-Elle, s’pa.

Autre obstacle au tableau: nous avons souvent peur de nos émotions et cherchons à les refouler à tout prix, plutôt que de s’asseoir dans notre fauteuil le plus confortable, par exemple, et de les laisser monter aussi dérangeantes soient-elles. Pourtant, nos émotions cherchent à s’exprimer et à nous informer sur notre vécu. Au lieu de nourrir notre anxiété d’un sac de chips (chez nous, c’est les Miss Vickies jalapeno, parce que ça te crame les papilles avant d’arriver au fond du sac), pourquoi ne pas se laisser être anxieux quelques minutes pour dégoter la source et, peut-être, une façon de la gérer autrement une bonne fois pour toutes.

Bien beau constat tout cela, sauf que ça vous mène où? Eh bien, tout droit au dernier chapitre où, après vous avoir mis les points sur les i, Guylaine propose une stratégie avec questions-réponses-exercice pour réapprivoiser vos émotions et réhabiliter votre mécanisme de la faim. J’avoue, les exercices pratico-pratiques, j’aime, c’est comme si ça me donnait un sentiment de contrôle, de concret.

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Pour en savoir plus sur le message du livre, voici l’entrevue que Guylaine a accordée au magazine Véro. Une lecture nécessaire si, comme bibi, vous en avez marre des régimes qui ne mènent nulle part… Drôlement plus pieds-sur-terre que Gwyneth, mettons.

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2 Responses to Livres: Manger vos émotions

  1. Catherine Sicotte 1 mai 2014 à 10:47 #

    Parce que tu le recommandes, c’est certainement un excellent livre, mais ça me gosse jusqu’au fin fond des entrailles, cette notion qu’on mange ses émotions. C’est comme si manger pour le pur plaisir de goûter, déguster, savourer, manger parce qu’on AIME ça, parce que c’est bon et agréable, bon comme lire un bon livre ou regarder un bon film, on peut pas. Je mange parce que j’aime ça, pis aimer, c’est une belle émotion, j’trouve, surtout quand c’est du chocolat. Alors je vais garder ma carte privilège chez Additionnelle, continuer de brouter pour garder un certain équilibre, et continuer d’avoir du plaisir, même si j’ai pas faim! 😉

    • Lynne 2 mai 2014 à 8:07 #

      En fait, le livre parle beaucoup du plaisir de manger qu’on a évacué à tort et veut donner aux gens le goût de le retrouver justement. Par contre, quand on mange ses émotions et qu’après on se sent coupable, ce déséquilibre-là est nocif. Or, plusieurs personnes vivent ce foutu yoyo (hum, hum, bibi ici présente aurait peut-être sa carte platine, mettons). Le livre parle aussi beaucoup de la notion de minceur comme un leurre colossal. Bref, c’est de l’anti-régime à la puissance 1000%.

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