D’abord, la montée de lait…
J’ai une relation d’amour-haine avec la SAQ. J’aime y magasiner, je trouve les lieux bien pensés et les conseillers enthousiastes. Mais j’enrage chaque fois que je pense à son manque de leadership dans la promotion des vins québécois, malgré un statut de «société d’état», est-il utile de le préciser. Il suffit de chercher un cru québécois dans n’importe quelle succursale de la SAQ, où vous les trouverez généralement dans le fin fond, pour constater que notre gouvernement fait pas son job.
La litanie d’explications (d’excuses?) des bonzes, à Québec et au siège social de la SAQ, pour expliquer cette malfaçon n’a rien pour convaincre. Problème d’approvisionnement, marge de profits, traités internationaux… : on nous sort les mêmes piètres excuses année après année. Pis encore, on va jusqu’à jeter le discrédit sur la mauvaise qualité des vins d’ici et le manque d’intérêt des consommateurs québécois. On fait de la discrimination positive à tous les niveaux de notre société (allô le débat actuel dans l’industrie de la construction), mais pour le gouvernement du Québec, appuyer notre terroir tient parfois du discours ronflant et de la lettre morte.
Ironiquement, l’Ontario y arrive, elle, par l’entremise du LCBO, qui fait la belle part aux vins canadiens. Ce qui mène directement à la question qui tue : «Pourquoi eux et pas nous ? ».
Non, je ne suis pas une spécialiste du vin avec mon nez déficient (voir ici), et je ne connais que superficiellement les tenants et aboutissants de notre industrie*. Je suis simplement une amatrice qui se damne chaque fois que je cherche un vin ou un cidre québécois à ma succursale SAQ. Neuf fois sur dix, je me fais répondre que je dois commander et encore là… C’est pas normal. C’est enrageant. C’est ti-clin.
Les suggestions de cadeaux maintenant…
Le bon vin est pas mal indispensable durant le temps des Fêtes — à classer dans la catégorie «faut rendre à la SAQ ce qui appartient à César» –, ce qui m’amène à vous proposer quelques suggestions de cadeaux, à s’offrir ou à donner, autour de la dive bouteille.
En librairie
Le nouveau Guide Aubry 2012 : Les 100 meilleurs vins à moins de 25 $ disponibles toute l’année à la SAQ
Coût : 22,95 $
Je ne connais pas personnellement son auteur, Jean Aubry, chroniqueur au Devoir. Mon unique chance de le voir en action fut lors d’une présentation de vins de Bourgogne organisée pour la presse en 2010. J’ai pu y voir un homme passionné par le vin, beau et bon parleur épris de partage autant que de découverte. Ça donnait envie de l’inviter à son prochain party.
Ce nouveau guide, le plus populaire auprès des Québécois, semblerait-il, est sympa à tous égards avec ses multiples chroniques. Au-delà des 100 vins promis, l’auteur nous y présente plusieurs Top 10, probablement ma formule préférée :
• Top 10 vins du Québec (je me promets de les essayer tous…)
• Top 10 vins bios
• Top 10 vins à bouchon dévissable
• Top 10 9 vins d’épicerie
• Top 10 restaurants « Apportez votre vin »
• Etc.
Vous avez du budget ? Au détour de chaque recommandation, Aubry prend souvent le temps de présenter les produits plus hauts de gamme de la même maison. À vous d’explorer selon votre portefeuille.
Le relativement nouveau «Papilles pour tous ! Automne» de François Chartier (que je n’ai pas testé)
Je possède pas mal tous les livres dont François Chartier entoure ses guides. Je le lis dans La Presse depuis belle lurette, bref, j’aime. De prime abord, ce nouveau Papilles est plus accessible que le premier livre de recettes de la même série. Il ne comporte pas de photos et les harmonies vins-thés-spiritueux sont plus généralistes, par exemple, on vous proposera un Chardonnay sans vous suggérer ni la maison, ni l’année.
Avec 200 recettes qui vont du sandwich Banh Mi à la crème brûlée au safran, par contre, voilà beaucoup d’inspiration pour votre menu et votre nez. Ce qui fascine dans ce livre, pour moi, ce sont souvent les déclinaisons de recettes et l’impact sur les accords mets et vins. Par exemple, pour le fameux Banh-Mi en deux versions, l’auteur vous proposera un Sauvignon blanc ou même une bière india pale ale avec la déclinaison au fenouil, mais un syrah rouge pour la version menthe et olives noires.
Et l’absence de photos ou de papier glacé se traduit dans le prix d’ami de 22,95 $. Pour le foodie picolo dans votre entourage.
À la SAQ (ben oui, pas le choix)
Même si je ne suis pas experte en la matière, comme tout le monde, j’ai mes bulles préférées quand il s’agit de recevoir ou d’offrir un cadeau d’hôtesse. Deux sont d’ailleurs présentées dans le Guide Aubry, pas si dans le champ que ça, la madame ? Allez savoir, par contre, si vous et moi partageons les mêmes goûts.
• Champagne Charles Heidsieck Brut Réserve, découvert lors d’une dégustation «Caviar et Champagne» au Phillips Lounge cette année, un champagne de Bourgogne aux arômes de pain grillé et de café. Hallucinant. 61,00 $. Code SAQ 031286
• Nivole Michele Chiarlo, un moscato d’Asti, est fin, sucré et festif. À 11,40 $ pour 350 ml (donc 3 flutes, pas plus), j’en achète généralement une caisse début décembre. Il a arrosé beaucoup de restants de dinde… Code SAQ 979062
• Cidre rosé mousseux Michel Jodoin, que je dois toujours commander à ma SAQ mais, au moins, c’est possible. Je l’achète à coup de 4-5 bouteilles qui ne durent jamais. Québécois, original et délicieux. 18,95 $. Code SAQ 00733394.
Un jeu avec ça ?
Je l’ai reçu l’an dernier trop tard pour vous en parler. Ce Noël, je me promets d’inviter les amis et de jouer le jeu pour cerner ma personnalité-vin.
Le coffret-jeu de dégustation « Les 4 tempéraments du vin » fait appel à la méthode Dawine d’apprentissage des vins, créée par Véronique Dhuit, pour vous faire découvrir votre personnalité-vin. Attention, le jeu n’inclut pas les bouteilles. Les infos sur le vin ont été développées par… Jean Aubry! C’est québécois de Vintempo (voir ici pour les points de vente) et abordable au coût de 39,00 $.
___________________
* Si le sujet vous intéresse, voici quelques lectures, susceptibles toutefois de faire monter votre tension artérielle :
• SAQ : les producteurs du Québec réclament de la visibilité (article de 2007, mais toujours d’actualité, ça dit tout)
• L’industrie du vin québécois (un portrait nuancé, j’avoue)
___________________
Note de la rédaction: J’ai reçu le Guide Aubry et le jeu-questionnaire Les 4 tempéraments du vin de leur éditeur et fabricant à titre de gracieuseté. Je n’accepte aucune rémunération pour mes articles et j’ai pour politique de vous présenter seulement les produits qui m’intéressent.
Pas encore de commentaires.