Montréal connaît un véritablement boom côté boulangerie et pâtisserie. La Bête à pain à Ahuntsic, Pâtisserie Rhubarbe sur le Plateau, la très attendue boutique de Patrice Demers près du Marché Atwater, le nouveau service de livraison Régal Matinal… bref, à qui est tendre de la feuille, les destinations se multiplient.
Voilà quelques semaines, j’ai eu le bonheur d’assister à un atelier sur le macaron, offert par Maison Christian Faure à l’Association de la presse gastronomique dont je fais partie. Aux commandes, nul autre que le chef pâtissier, qui occupe désormais à lui seul un immeuble centenaire de 5 étages. Pourquoi Montréal et pas Paris, lui aie-je demandé? «Impossible de se payer un immeuble centenaire comme ici à Paris, encore moins le rénover à mon goût!», a-t-il expliqué. Faut dire que les installations, qui ont dû coûter un sacré magot tout de même, sont à faire rêver!
On fait un tour?
Au sous-sol, les cuisines, impec, que le patron veut tellement propres qu’on puisse manger sur les comptoirs. Aucun congélo en vue, puisque tout est frais du jour. Dans le frigo, reposait seulement un immense lingot de pâte à croissants, pour la cuisson du lendemain matin.
Au rez-de-chaussée, on trouve la pâtisserie à proprement dit. Chaque semaine, la maison change de gâteaux, beaux à couper le souffle. Comme on transige dans le frais, les clients doivent faire avec la sélection hebdomadaire. On serait fous de s’en plaindre. Vous rêviez d’un Forêt-Noire, mais devrez vous «contenter» d’un Paris-Brest? N’hésitez pas, c’est le meilleur que j’ai mangé de ma vie, moi qui suis fana de cette pâtisserie depuis que je l’ai découverte, déambulant un 31 décembre sur les quais de la Seine à Paris, rien de moins.
École pour passionnés de pâtisserie
À l’étage supérieur, un atelier avec d’immenses télés permet au chef Faure (meilleur ouvrier de France, comme en fait foi son col bleu-blanc-rouge réservé aux MOF de ce monde) d’enseigner les techniques de base, appliquées ici sans compromis. Nous avons appris l’art de confectionner des macarons, j’avoue ne pas avoir encore récidivé à la maison, lol. Il est possible de se joindre à différentes classes de boulangerie et pâtisserie au coût de 250 $, ou même de réserver un cours privé oscillant autour de 800 $ pour la journée. Méchant beau cadeau de Noël à offrir à l’être aimé(e) qui rêve d’apprendre sur mesure l’art des croissants ou de la pâte à choux…
Un étage plus haut, on découvre une immense pièce avec des blocs de travail, où seront accueillis les étudiants d’ici et de l’étranger, venu apprendre le métier auprès de professeurs émérites, dont des MOF recrutés en France par Faure. Qui de mieux que des vieux de la vieille pour enseigner aux jeunes, hein, de révéler le maître pâtissier, qui n’est pas trop partisan des raccourcis modernes. (En passant, Faure a lui-même fait ses classes de par le monde, notamment comme pâtissier pour le prince de Monaco.) La maison organise également des soirées «Speed Baking», où les participants doivent se promener d’un bloc à l’autre, poursuivant la recette commencée par de purs inconnus. Le but? Savoir échanger, dans le feu de l’action, passion et directives d’étape pour perdre toute peur de la pâtisserie. LA place pour rencontrer l’élu foodie de votre cœur?
Arrêt lunch incontournable
Enfin, au dernier étage, nous accueille un sympathique café aux murs de brique, où la maison nous a servi de multiples bouchées sucrées et salées. J’y ai savouré le meilleur foie gras au torchon de ma vie, avis aux amateurs! (Inutile de préciser, ce n’est pas le premier, donc je sais de quoi je cause.)
En sortant complètement ravie de ma soirée, je ne pouvais que traîner les savates jusqu’à ma voiture, pour mieux zieuter les pancartes À vendre autour et me prendre à rêver de déménager. Accostés juste à côté, deux immenses paquebots grands comme des immeubles promettaient de dégorger, le matin venu, une horde de gourmands en mal d’un déjeuner continental dans les règles de l’art. Repue, j’ai résisté à l’appel des macaron au chocolat dans ma poche, petite gâterie pour le déjeuner de mes deux hommes si envieux. Ben oui, des macarons Christian Faure pour casser le jeûne, y a des avantages à vivre avec une rédac culinaire…
Ce qu’il faut savoir:
Il est possible de commander à la boutique, à partir du menu sur le site web ici. À noter que la maison propose des sandwichs et autres bouchées salées, pour un gueuleton au café ou à emporter.
Où: Maison Christian Faure
Adresse: 355, Place Royale, Montréal
Heures d’ouverture : Tous les jours de 8 h à 19 h
Comptoir et boutique : 514 508-6453
École de pâtisserie : 514 508-6452 ou [email protected]
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