Pour ma critique du nouveau livre de cuisine Brown Eggs and Jam Jars de la blogueuse canadienne Aimée Wimbush-Bourque, comme d’habitude, j’ai testé des recettes. À l’instar d’Aimée, j’ai suivi les saisons et choisi des plats issus des sections Automne et Hiver du livre. Vous trouverez ici son Pâté chinois au poulet et aux poireaux. Voici la deuxième recette-test: le Gâteau plaque au chocolat et aux betteraves.
J’entretiens une relation d’amour-haine avec le gâteau au chocolat. À dire vrai, il m’indiffère. Je suis plus du genre gâteau aux noix ou, mieux encore, un quatre-quarts. Mais j’ai un fiston. Qui trippe chocolat malgré l’absence de dent sucrée, alors n’allez pas tenter de lui faufiler un gâteau à la vanille…
Quand fiston était tout-petit, je prenais mes vendredis de congé, je le sortais de la garderie et on filait dare-dare vers un café près de chez nous. Il commandait toujours la même chose: la soupe du jour, à la crème de préférence, avec beaucoup, beaucoup de pain baguette… et un gâteau au chocolat. Il anticipait tellement ce fameux gâteau que je demandais au serveur de l’apporter en premier. Oui, oui, avant la soupe. Vous dire le nombre de regards interloqués, voire désapprobateurs, que je me suis tapée au fil des ans. Je me sentais comme une mère monstrueuse d’une quelconque télé réalité amerloque.
Mais voilà, je savais quelque chose qu’ignoraient tous ces serveurs prompts à juger. Après quelques bouchées à peine, fiston tassait toujours le trop-gros morceau de gâteau du revers de la main et, baguette à l’avenant, plongeait plutôt dans la soupe avec délice. (La vitesse à laquelle mon coco a appris à lever le doigt vers un serveur passant à la course, pour lui demander impérativement un deuxième panier de pain baguette, avait de quoi déconcerter.) En désamorçant la notion même de dessert puisque le chocolat n’était plus une gâterie réservée pour après les légumes, j’ai réussi à lui apprendre une belle leçon sur le sucré en général. Aujourd’hui encore, les petits amis qui nous visitent finissent leur dessert… et généralement celui de fiston qui se désintéresse toujours aussi vite. Et ouais, ça me rend pas peu fière, aussi peu orthodoxe fut la méthode.
Alors quand j’ai demandé à fiston de feuilleter Brown Eggs and Jam Jars et de se choisir une recette, bien sûr, il a tout de suite zieuté le gâteau au chocolat. Il devait m’aider à le cuisiner durant la relâche scolaire, mais je l’ai finalement réalisé fin seule, pour cause d’igloo à bâtir devant la maison. Pas toujours facile de tirer les enfants loin des charmes d’un iPad, alors je n’allais pas manquer cette chance. Je n’avais pas de plaque à gâteau, j’ai donc utilisé un moule 9×9 et cuisiné quelques muffins avec la pâte en trop.
Quand mon fils et son ami sont rentrés, je leur ai servi le gâteau chaud à peine sorti du four depuis 30 minutes. Les deux l’ont dévoré, quoique mon fils a vite déclaré que le gâteau goûtait «différent et pas assez le chocolat». Ce qui ne l’a pas empêché d’en manger encore et encore. Le copain, lui, est reparti tout heureux avec quelques muffins, tout en déclarant que «sa mère avait une bonne recette de glaçage». Zut, je l’ai oublié, celui-là. Je ne suis pas dessert, ça paraît?
Dans son intro à la recette, Aimée explique qu’elle voulait créer un gâteau au chocolat plus santé que ceux en boîte de son enfance. Ce gâteau goûte effectivement plus léger, moins sucré et moins gras. Les accents de betterave s’estompent avec le temps, je l’ai préféré le jour suivant. Avec un verre de lait (et un mosus de glaçage), parions que vos enfants n’y verront que du feu. Pour un dessert santé, que ne ferait-on pas.
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Recette extraite de Brown Eggs and Jam Jars. Pour en savoir plus ou pour acheter le livre sur Amazon:
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