Autocueillette: Centre d’interprétation de la courge

À Montréal, l’automne venu, l’amoureuse de pommes et son prochain se retrouvent généralement coincés dans la circulation, direction les vergers de la Montérégie ou des Laurentides pour une cure de plein air et une orgie d’autocueillette.

Puisque la garderie de fiston avait déjà prévu une sortie aux pommes, notre petite famille a plutôt foncé vers Saint-Joseph-du-Lac (euh, oui, dans la circule itou) pour une balade au Centre d’interprétation de la courge, Grand prix du tourisme régional 2002.

À l’horaire, une virée dans des champs multicolores remplis d’une bonne douzaine de variétés de courges difformes, une petite dégustation de frites Butternut et une incursion dans le vignoble Les Vents d’Ange qui partage le côteau (malheureusement dénudé de raisins qu’on dit aussi offerts en autocueillette, nous étions sans doute trop tard).

À qui préfère magasiner au lieu de se balader, un étal géant permet de « cueillir » sa cucurbitacée de prédilection : citrouille, courge buttercup, courge spaghetti, courge poivrée, turban d’Aladdin, courge galeuse (genre, vraiment !) et j’en passe. Les deux plus populaires parce que les plus délicieuses seraient le potiron bleu de Hongrie — communément appelée la Hubbard bleue — et la courge Pink Banana.

À gauche, la Pink Banana et, à droite, la Hubbard bleue

L’entrée est gratuite, la brouette est de mise et on paie son butin à la sortie. Votre balade vous a ouvert l’appétit ? Qu’à cela ne tienne, une boutique sur les lieux propose des gâteries de toutes sortes — dont des pépins givrés !, un bistro vous reçoit et le vignoble a prévu un comptoir de dégustation pour le sommelier qui sommeille en vous.

Fiston aurait bien aimé jouer dans une maisonnette hissée dans les arbres, puis se balancer dans les pneus géants, mais ce sera pour la prochaine fois : le fromage Oka L’Artisan, acheté auparavant lors d’une razzia au Magasin de l’Abbaye d’Oka à deux pas, transpirait dangereusement dans le coffre de la voiture…

Déposées dans un endroit sombre et sec, les courges d’hiver peuvent se conserver jusqu’à un an, si leur peau est intacte. Mais, pour les besoins de la cause, je les ai cuisinées rapido, question de vous mettre en appétit. Et de profiter de l’intérêt de Junior, encore sous le charme de sa balade dans les courges. Eh oui, les légumes demeurent ses ennemis jurés.

Note : Quand un convive te recommande de garder ta recette pour toi et si c’est possible de la protéger par des droits d’auteur, tu sais que tu viens de frapper dans le mille ! Courge, pomme, sirop d’érable, cari : aucun doute, voilà une étonnante combinaison d’ingrédients. Mais ça marche. C’est peut-être même la meilleure crème que j’ai mangée… à vie ! Voici donc la recette de courge #1. Vous me direz.

Mode d'emploi

  • 1. Préchauffer le four à 375 °F (190 °C).
  • 2. Couper la courge en deux et retirer les graines. Badigeonner la courge d’huile, assaisonner de sel et de poivre, puis placer sur une plaque à cuisson, côté coupé dessous. Cuire au four de 45 à 60 minutes jusqu’à tendreté.*
  • 3. Entretemps, dans une grande casserole, faire suer l’oignon dans le beurre et réserver.
  • 4. Quand la courge est cuite, retirer la chair à l’aide d’une cuillère et la verser dans la casserole. Ajouter les morceaux de pomme et recouvrir de bouillon de poulet. Vous voulez que le bouillon couvre les légumes d’au moins 2,5 cm (1 po). Porter à ébullition, réduire le feu et faire mijoter environ 20 minutes. Ajouter le sirop d’érable et le cari, puis rectifier l’assaisonnement.
  • 5. Réduire en purée à l’aide d’un pied-mélangeur ou au bon vieux blender. Servir, garnie d’un tourbillon de crème, si désiré.
  • 6. Note * Vous pouvez cuire vos courges 1-2 jours à l’avance et en garder la chair dans un contenant hermétique au frigo.

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