Je ne fréquente mon supermarché de quartier que pour les basiques qui coûtent les yeux de la tête en épicerie fine, comme les légumineuses, le lait, les yogourts à boire et certaines viandes, par exemple. Sinon, j’ai ma fromagerie fine (Octofruit à Sainte-Thérèse), mon poissonnier (Gidneys au Marché 440) et mon boucher (Boucherie Lorrain à Rosemère). Je fais des kilomètres pour acheter, chez Adonis, les fruits et légumes que je ne trouve pas dans mon panier Lufa. Sans parler des détours fréquents par Ville Saint-Laurent, pour visiter Marché Hawai quand une envie de cuisine asiatique ou indienne me taraude.
En marketing, il existe un nom pour les personnes comme moi qui magasinent à plusieurs adresses selon leurs besoins : des «cherry pickers». Nous ne sommes pas une cible populaire parce que trop exigeante et foodie, malgré les budgets faramineux que nous dépensons en bouffe. Par contre, on sent un vent de changement chez les supermarchés, qui créent des mini-comptoirs spécialisés et des gammes innovantes de produits maison afin de séduire une clientèle de plus en plus avertie.
Je vous parlais ici du nouveau programme Le plaisir de mieux manger d’IGA avec son accent local et santé. Voici que, au cours de la dernière année, Provigo a travaillé fort de son côté, ouvrant progressivement ses nouvelles destinations Provigo Le Marché calquées sur les magasins Loblaws qui ont séduit le tout-Toronto.
Un design épuré et moderne, une offre prêt-à-manger en stations, des frigos géants jusqu’au plafond, de multiples comptoirs de dégustation: ces nouveaux marchés proposent une expérience de magasinage sophistiquée et ludique. Dans les jours suivant la récente ouverture du Provigo Le Marché à Blainville près de chez nous, fiston qui m’accompagnait s’est empiffré de chocolat chaud Laura Secord avec guimauves et crème fouettée, de pâtes O’Sole Mio au bœuf effiloché, de jus d’épinards et ananas frais, de sole au parmesan maison, de bruschetta au pesto et de pizza boulangère à la tomate (un méga hit). Le regarder grignoter chemin faisant me rappellait mes années d’agence au centre-ville et les copines du bureau qui «lunchaient» ainsi en magasinant au Costco de la rue Bridge à Verdun…
Signe des temps, le personnel de caisse arbore des t-shirts aux messages écolos, que Provigo met de l’avant jusque dans les sacs d’emballage réutilisables et recyclables du poissonnier. Un poissonnier souriant, à l’accueil avenant et au verbe haut, à qui j’ai fait remarquer que les employés semblaient tous drôlement heureux d’être là. «Bien sûr, m’a-t-il confié, le magasin est beau, les produits sont beaux et les clients sont beaux. Ça donne le sourire de travailler ici…» Ça donne le sourire d’y magasiner aussi.
Je soupçonne que dans les quartiers où les petites épiceries fines peinent à survivre, l’ouverture d’un Provigo Le Marché avec son approche mi-européenne, mi-américaine, sonnera le glas. Dans un site banlieusard comme ce quartier de Blainville en plein développement, où les grues géantes bouchent l’horizon, on espère que ce sera tout le contraire. Parce que c’est diablement gourmand.
P.S. Merci à Provigo Le Marché qui a gentiment accepté de partager leurs photos à ma demande. Les mauvais clichés sont de moi… Ce billet n’est pas commandité, Provigo n’est pas un client et les opinions exprimées sont les miennes.
Info Provigo Le Marché
820 Boulevard Curé-Labelle, Blainville, J7C 2K6
(450) 437-6116
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