Beurre à l’ail presque pas d’ail

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C’est la saison du homard. Et bien que je n’avais aucune attente quant à l’enthousiasme de Junior, impossible de résister à l’ambition d’élargir ses horizons. Donc, samedi, on a sauté dans la voiture, direction Homard des Iles à Saint-Eustache. Eh oui, un comptoir à Saint-Profond-des-Creux au lieu du Métro local, où le homard vous arrive tellement réveillé que, d’un coup de queue, il vous sauterait des mains. Même l’aquarium faisait la vague, tant les crustacés en avaient dedans. Le prix ? Au moins 2-3 $ la livre de plus que les promotions coupe-gorges des supermarchés mais notre famille fait la transition tranquillement vers l’achat à la ferme, où les conditions d’élevage (et de pêche, présumons) sont plus humaines, plus saines. Comme un Nestor moderne, l’éthique me travaille.

 

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On cuisine beaucoup à l’ail, mais j’essaie autant que possible d’éviter l’ail irradié de Chine. Donc, chaque automne, j’achète une grosse tresse d’ail avec l’espoir qu’il me restera une gousse pour la saison du homard. (Généralement pas.)


 

Junior était à la fois apeuré par les homards qui gigotaient à qui mieux mieux dans la passoire tapissée de linge à vaisselle détrempé. Au moment du plongeon dans l’eau bouillante, il a ouvert les yeux tout grands de voir les homards s’immobiliser et tourner écarlates. Oui, ça me fait toujours un pincement au cœur mais, en même temps, je nous trouve assez hypocrite comme société fasse à l’abattage des bêtes que nous mangeons. Cuire mon propre homard devient un peu comme ma façon d’assumer.

Bien sûr, Junior n’a pas mangé. Oh, par curiosité (qui renaît, Dieu merci, serait-ce le début du début de la fin de sa période « enfant difficile »), donc par curiosité il a mangé une bouchée, déclaré que c’était effectivement bon puis a choisi de passer son tour. Mais tous les signes y sont que je gagnerai dans le tournant.

 

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Le secret de mon beurre à l’ail? La touche de fraîcheur des herbes salées, la douce acidité du balsamique blanc (sinon du jus de citron ferait l’affaire) et l’ail, coupé en demies puis «poché» quelques minutes dans le beurre. Le résultat subtil évite de masquer le goût du homard.

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Avouez, vous n’avez pas besoin que je vous explique comment bouillir des homards (mais si oui, faites-moi signe dans les commentaires). Par contre, je vous propose le «beurre à l’ail» que j’aime servir avec mes crustacés. L’amertume du vinaigre balsamique réveille le beurre tandis que ses accents sucrés font écho à la douceur du crustacé. Moins sucré que la version sépia, le vinaigre balsamique blanc est fait de vinaigre de vin blanc et de moût de raisins blancs. Il n’est pas caramélisé, contrairement au vinaigre balsamique régulier. À l’achat, les prix différent grandement. C’est que l’authentique vinaigre balsamique est vieilli dans une succession de barils sur une période de temps pouvant exiger 25 ans et plus. Délaissant cette approche artisanale, colorant et saveurs sont plutôt ajoutés aux versions industrielles cheapettes. Alors ouvrez un brin les cordons de la bourse et vous en pincerez, garanti.

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Servi avec une salade d’asperges du Québec et de micropousses de pois, voilà une belle bouffée de saveurs printanières.

 

Mode d'emploi

  • 1. Dans une petite casserole, à feu très doux, mettre le beurre à fondre.
  • 2. Ajouter le reste des ingrédients. Si votre cuisinière possède une section réchaud, y poser la casserole et laisser les saveurs se marier. Sinon, chauffer à feu très doux 1-2 minutes, puis fermer le feu sous la casserole et laisser l’ail infuser tranquillement.
  • 3. Verser le beurre à l’ail dans un petit bol de service, en retirant ou non les morceaux d’ail.

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