J’en avais fait l’un de mes coups de cœur 2013 ici, mon béguin pour le resto-bar à mézés turc n’a donc rien de secret. Alors quand l’invitation de passer essayer le nouveau brunch est tombée sur mon bureau, avec un +2 pour mes hommes en plus, impossible de résister…
Situé sur la rue Laurier dans sa section trendy d’Outremont, le BarBounya séduit dès l’entrée. Bel espace, déco baba cool, faune relax autour de grands comptoirs où l’esprit communal peut s’exprimer: bref, moi qui ai toujours l’air d’une belle dinde lorsque «jouquée» sur un tabouret comme dirait ma grand-mère — attention il va pleuvoir —, ici je me sens bien. C’est à n’y rien comprendre.
Ou peut-être est-ce que je commence à en prendre l’habitude, remarquez, puisque j’ai fréquenté le BarBounya plus que tout autre resto au cours de la dernière année. Je l’ai découvert lors d’un lancement média à l’ouverture. J’y suis retournée pour un souper de Noël de journalistes. J’ai récidivé en y traînant ma famille l’été dernier, à leur grand plaisir, précisons. Un dimanche d’avril, il s’agissait donc de la 4e fois en un an que je grimpais sur lesdits tabourets.
J’avoue que je prise la cuisine de la chef Fisun Ercan, déjà célébrée pour son resto Su à Verdun. D’ailleurs, comme j’en parlais ici, je me suis inspirée de son premier livre de cuisine pour recevoir à la turque un Jour de l’An passé, avec beaucoup de succès en passant.
Au menu
Le parti-pris fraîcheur et découverte qui insuffle la carte du soir, avec ses herbes fraîches, ses arilles de grenadine et son yaourt à toutes les sauces, se retrouve aussi au brunch. La formule est simple: on commande (ce n’est pas obligé, mais on a apprécié) un plat communal à partager entre amis au coût de 25 $ pour la tablée et qui comprend:
• miel et kaymak,
• olives,
• salade de tomates, concombre et ricotta ou féta,
• noix et fruits secs,
• nutella et confitures maison et
• pain chaud.
Ah, le kaymak que voici nappé de miel dans la photo en haut à droite. Miam.
Déjà un méga coup de foudre: le kaymak, cette crème de lait de bufflone qui ressemble au fromage, est un pur délice. Monsieur s’étant lancé dans la salade, fiston ayant plongé dans le Nutella maison, mine de rien, je demande si quelqu’un veut du kaymak. Le silence règne, chacun savourant son coin du plateau. J’en profite pour m’enfiler le tout sans coup férir. C’est doux, délicat et, moi qui ne trippe pas miel, je suis pourtant aux anges. Eh bien.
Pour le plat principal, Monsieur commande un borek, sorte de pâté à la viande avec des noix de pin, des pistaches et des raisins, le tout servi avec une salade verte. Fiston, lui, demande du pain brioché dans une sauce tahini et chocolat. Moi, j’y vais costaud avec les foies de volaille, gésiers de canard et œufs pochés nappés de yaourt.
Pain brioche nappé de chocolat noir et tahini, avec arilles de grenade et herbes fraîches. Un bon choix pour votre chocoholique préféré.
Le borek, une pâte feuilletée farcie aux 3 viandes hachées avec noix de pin et raisins. Pensez pâté à la viande façon Moyen-Orient.
Foies de volaille et gésiers de canards avec œufs pochés et yaourt. La fana d’abats que je suis a bien aimé.
Tout est bon, mais voilà, comme tant d’enfants, fiston n’aime pas le chocolat noir… La maison accepte gentiment de lui cuisiner des œufs pochés (après qu’il eut volé les 2 miens), qu’il dévore en faisant mouillette de son pain. Au total, il en mangera 4. Un jour, les poulets vont se révolter, tellement cet enfant fait la passe dans le poulailler.
Pour avoir pu en savourer une bouchée seulement, les œufs coulant sur les abats, c’est vraiment vraiment bon. Sur les tables voisines, j’épie des saucisses d’agneau avec pois chiches et œufs pochés qui ont aussi l’air délicieuses.
Le menu propose 7 choix au total, ce qui est à la fois peu et l’embarras du choix, puisque nous voici loin des assiettes brunchs copiés-collés de l’œuferie du coin. C’est frais, c’est goûteux, c’est un brin dépaysant… et c’est tant mieux. D’ailleurs, même si le brunch n’est proposé que depuis peu, la place faisait salle presque comble en ce dimanche printanier.
Est-ce la nouveauté de la formule, le seul bémol se fait sentir au service, souriant mais lent à se mettre en branle. Le latte s’est fait attendre et était froid. Nos voisines de table ont dû demander chaque fois pour recevoir le menu et donner la commande. Une fois le choix fait, par contre, ça déboule au quart de tour. Parions que le personnel trouvera vite sa vitesse de croisière.
Décidément, voilà une belle sortie brunch pour les foodies aventureux, dans un coin de Montréal qui me donne toujours envie d’y déménager en plus. Après un brunch aussi convaincant, me reste plus qu’à traîner mes hommes-anti-nouveautés chez Su, un de ces samedis soirs d’été quand on dirait que le tout-Montréal traînasse à table dans une célébration de farniente…
Où? Quand? Combien?
Où: 234, avenue Laurier Ouest, Montréal, H2T 2N8
Quand: pour le brunch, samedi & dimanche de 10 h 30 à 14 h 30
Combien: comptez 25 $ pour la formule SU en entrée, puis autour de 14 $ par personne pour les plats principaux
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