Ils ne le cachent pas, Caroline et Jean-François Beetz sont tombés dans la crème glacée à un très jeune âge. C’est ce qui arrive quand le paternel possède sa propre chaîne de crèmerie Paysanne. Si les deux ont eu des velléités de travailler ailleurs et à d’autres métiers, leur prédisposition quasi génétique les a ramenés au giron familial.
Bien sûr, même si leur enfance à la crème laissait de délicieux souvenirs, leur besoin de se distinguer, de repousser les limites, bref d’être de jeunes entrepreneurs gourmands de défis leur donnait le goût de faire les choses autrement : ils ont donc décidé de se lancer dans le gelato, cette «crème glacée» italienne barattée plus longtemps que la version nord-américaine, ce qui lui confère une texture plus dense, moins aérée et, youppi pour vos hanches, moins calorique.
Auraient-ils voulu changer le nom du tout au tout, impossible de ce faire par souci de continuité et aussi par respect pour papa. Ainsi est née Paysanne Gelato, avec son menu combinant gelato dans les règles de l’art… et queues de castor. S’il est toujours possible d’y savourer un trempé vanille des plus classiques, les gelati valent carrément le détour. La copine Katerine-Lune Rollet me disait qu’une bonne gelateria se reconnaît à son gelato aux pistaches : celui de Paysanne Gelato m’a convaincue (quoique, non, je n’ai pas fait le tour de l’Italie comme Katerine pour en garantir et j’haïs passionnément les variétés commerciales vert fluo).
La chaîne compte 7 succursales, avec pignon sur rue ou en centres commerciaux. Tous les gelati sont fabriqués à la maison-mère de Boisbriand, que j’ai eu le plaisir de visiter. Et où je me suis empiffrée de gâteaux pour les besoins d’un article qui n’a jamais paru, malheureusement. Mais ça, c’est une autre histoire.
Alors si vos pas vous traînent loin de l’extraordinaire Kem Coba dans le Mile-End ou de Tutto Gelato à Québec, puis-je vous suggérer le détour par Paysanne Gelato? Ceux qui aiment les plaisirs cinglants voudront absolument essayer le sorbet au pamplemousse rose — mon préféré ! —, avec le gelato aux noisettes bon deuxième, suivis du chocolat noir 72 % et du piña colada qui se glissent derrière au fil d’arrivée. Avouons, par contre, les préférences, c’est subjectif et c’est tant mieux. Si vous n’avez pas perdu votre goût pour la crème glacée gomme baloune, qui suis-je pour juger? En fait, non, honnêtement, je vous juge…. À noter, la maison propose aussi des gâteaux au gelato, des barres et même des canolis glacés!
Mon petit doigt me dit que le gelato rhum raisin, pas dispo partout à cause des goûts typiques à chaque quartier, serait malade mental. Quant aux gelati aux prunes et même au balsamique, que Caroline rêve d’introduire au Québec après les avoir savourés dans des coins reculés d’Italie, il faudra attendre probablement que nos moeurs gastronomiques sortent des sentiers battus. Perso, je suis partante!
* Merci à Paysanne Gelato pour les photos.
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