À presque pareille date l’année dernière, je recevais un appel des Éditions Transcontinental qui se cherchaient une éditeure déléguée pour un livre célébrant les chefs et la cuisine de leur enfance. Le premier défi? Choisir 10 chefs parmi la multitude de toques dans mon cardex. Alors, je me suis permise un cadeau en offrant, à quelques chefs montants, leur premier livre de cuisine. Dont David Pellizzari de Lili Co. sur le Plateau Mont-Royal.
Un Ontarien d’origine qui a aussi fait ses classes à Vancouver, David avait déménagé au Québec pour trois ans seulement, jusqu’à ce qu’il rencontre Catherine Draws, une blogueuse bouffe au naturel aussi rouquin que lui. Ont suivi deux bébés, sa fille chérie Lili et un resto du même nom.
Lors de notre entrevue pour le livre, David m’avait révélé qu’à Vancouver, les coupes nobles de l’animal ont tellement la cote qu’il devait s’y limiter, avec une bonne dose de culpabilité par ailleurs. On ne s’étonnera pas que, dans le terreau franco de Montréal, il ait choisi de se reconnecter avec la bête de la tête à la queue. À ceux qui trippent abats (ou qui veulent tenter la chose pour la première fois), je suggère d’ailleurs généralement le Lili Co. et Maison Publique où Derek Dammann les conjugue aussi superlativement.
Au Lili Co., alors situé dans un minuscule local de la rue Bienville, David a vite su s’imposer et faire jaser le Tout-Montréal foodie. Ses assiettes tout en fraîcheur ont séduit public et critiques. « On voulait prouver que les abats peuvent se travailler avec délicatesse, » m’expliquait Catherine lors de la réouverture officielle du Lili Co., maintenant en plein cœur du boulevard Saint-Laurent. Sceptique d’entendre abat et délicat dans la même phrase? Et si je vous disais que, lors de l’ouverture lundi dernier, j’étais accompagnée d’un petit difficile de 9 ans qui a tout dévoré, incluant les rognons et la langue d’agneau marinée servis en bouchées-dégustation (quelques-unes suivent plus bas).
Le décor du nouveau Lili Co. illustré en début de billet fait deux fois la superficie du premier local. Tout de noir et de bois vêtu comme son prédécesseur, il invite la crowd bigarrée à s’attarder du cocktail à la nuit. Le menu y est à ce point au gré du marché qu’il n’est d’ailleurs pas affiché sur le site web, une visite de la page Facebook s’avérant probablement plus profitable. À titre d’exemple, le menu actuel (mais pour combien de temps?) propose du phoque gris fumé, de la cervelle de veau frite, des buns vapeur aux ris de veau fumés, et du foie d’agneau, bulgur et pois chiches. En contrepartie, quelques assiettes de légumes — têtes de violon à l’orange, poireau noirci, asperges grillées — et de poissons — crevettes nordiques grillées, omble chevalier avec gnocchi de carottes et vivaneau grillé servi avec des bourgots — combleront aussi les appétits épris de légèreté.
Quant au brunch de week-end, il devrait à nouveau faire courir les foodies qui l’avaient déjà pris d’affection. Avec Aux Vivres et le Pub Saint-Joseph à peine quelques portes plus loin, voici décidément un coin de Saint-Laurent qui mérite plus que jamais qu’on y flâne…
Envie de découvrir une recette inédite du chef David Pellizzari extraite justement du livre La Cuisine de mon enfance? C’est par ici.
Info
4675, boulevard Saint-Laurent, à Montréal, H2T 1R2
514-507-7278
Pas encore de commentaires.